Concours festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire 2021 : "LeonardoFibonacci"


Un projet conçu avec Vincent Dezeuze, graveur et plasticien, Florence Llanas, paysagiste, Michel Valantin, éthno-botaniste

Projet non retenu par le Jury du Festival international de Chaumont-sur-Loire.

Comment parler de biomimétisme dans un jardin, ou plutôt comment ne pas en parler ?

 

Le jardin est par essence "bio", il est végétal essentiellement, animal, minéral… Bios, la vie.

 

Le mimétisme évoque la ressemblance, ressemblance physique ou/et comportementale. Le mimétisme est une adaptation à l’environnement.

 

Le végétal s'adapte à sa terre, à son climat, c'est le mimétisme premier.

 

L'autre biomimétisme est technologique, l'industrie copie la nature, il a finalement peu de place dans un jardin qu'il tente d'imiter.

 

Le bios, la vie c'est avant tout l'eau, avec l'eau le développement devient possible.

 

Cette croissance suit des codes, la suite de Fibonacci est une de ces règles discrètes. Elle est partout dans la nature mais souvent difficile à déceler, on la sent, on la devine, elle participe de la beauté, de l'impression d’harmonie.

 

L'eau et la suite de Fibonacci sont au coeur de ce jardin. Une croissance harmonieuse d'un milieu humide à une zone aride met en avant la capacité d'adaptation de la vie. Il ne s'agit pas d'imposer la figure de l'escargot de Fibonacci mais de la laisser deviner au travers des plantations et des bassins. Plus pédagogiquement il s'agit aussi d'amener une réflexion sur les techniques de phytoépuration et sur le cycle de l’eau.

 

Dans ce jardin notre approche du biomimétisme se situe plus du côté traditionnel que du côté technologique. De nombreuses pratiques de bon sens inspirées de la nature ont disparu avec avec l'apparition de l’énergie « facile » comme l'électricité ou le pétrole et le développement de l'urbanisation et l'industrialisation de l'agriculture. Pour ressembler à la nature il faut faire un usage économe des ressources.

 

Toutes les pratiques de permacultures sont des imitations de processus naturel.

 

Il y a cent ans quel habitant du sud de la France aurait songé à entretenir un gazon en plein soleil ?

Pourquoi faire du tout à l'égout avec station d’épuration un système obligatoire alors que dans beaucoup de communes rurales le lagunage et la phytoépuration sont plus adaptés ?

 

Nos anciens climatisaient leur maison avec une tonnelle ou une treille devant la façade sud, la climatisation électrique va à l'encontre de l’économie de moyen qu'inspire le biomimétisme, heureusement nous savons faire aujourd'hui des toitures végétalisées.

 

Ces réflexions ont participé à la conception de ce jardin tout en essayant de garder une poésie de la déambulation, une oasis cachée pour un renouveau de cette conscience de la fragilité des équilibres naturels.