Maison VC|BL, Saint Vincent-de-Barbeyrargues





Le site

Sur cette partie de la Commune de Saint Vincent-de-Barbeyrargues, le site est marqué par son habitat diffus et son assez fort boisement : Chênes blancs, Chênes rouvres, Frênes, Micocouliers de Provence, Érables de Montpellier, Cyprès... De nombreux oiseaux peuplent ces arbres, ces haies, leurs chants y sont présents toute l’année, de même que des odeurs de sous-bois. Les chemins sont parfois bordés de murs de pierres sèches qui assurent à l’occasion le soutènement entre fonds voisins. C’est le caractère rural qui domine, malgré l’habitat, dans sa simplicité.

 

La topographie présente une pente générale du nord au sud, le terrain lui-même est pris entre 2 faibles ruptures de terrain, bien marquées par leurs murets de soutènement.

 

La maison existante date de la fin des années 70, marquée de son temps, elle est composée de volumes simples, qui «jouent» avec les faux-angles, et sa disposition intérieure faite de plusieurs niveaux. Ses murs sont faits d’un enduit lissé, sa couverture adopte sagement la tuile romane qui exprime bien la simplicité des volumes par l’absence d’avant-toits.


Le programme de construction

Il alterne entre besoins et désirs, entre nécessité et envie de confort, de simplicité.

 

La maison dans sa condition actuelle manque de lumière, d’une entrée, espace intermédiaire si important à la campagne, la chambre parentale manque de rangements et d’une salle de bains digne de ce nom. C’est ainsi qu’est projeté un agrandissement qui offre une véritable entrée, lumineuse, sorte de jardin d’hiver où l’on peut entrer mouillé et se défaire de ses vêtements sans souci. Ce même agrandissement intègre un dressing et une salle de bains moderne, lumineuse, qui est pensée dans un rapport dialectique avec le jardin et avec le ciel.

 

La cuisine, haut lieu de rassemblement, d’invention et de dialogue dans cette maison, est d’un autre âge, elle empêche plus qu’elle ne permet. Il ne s’agit là que de travaux intérieurs, mais qui participent de ces changements.

 

La piscine actuelle est dépourvue d’espace abrité, elle est enchâssée dans des plages minérales d’un autre temps, dures et éblouissantes. Une cuisine d’été, couverte mais ouverte, doit permettre une cuisine simple, sans souci, et une réception conviviale autour d’une vaste table ouverte.


Le parti d'aménagement, les matériaux

L’agrandissement projeté est de son temps, dans la simplicité de sa fonction, l'humble vérité des matériaux qui le composent, dans une image contemporaine, qui viendra donner un coup de jeune à l’existant, tout en respectant les valeurs de notre temps vis-à-vis du respect de l’environnement, de l’utilisation de matériaux sains, durables, issus de filières courtes, mis en œuvre par des entreprises locales.

 

Les grandes fonctions du bâtiment sont clairement séparées et identifiables, logiques, et s'articulent autour des arbres de haute tige, tous conservés et mis en valeur.

 

En respectant la présence des arbres existants, en jouant avec les nombreux angles et directions déjà présents dans le site, le projet s’insère dans le génie du lieu, plus qu’il ne s’impose.

 

La topographie initiale du terrain est globalement respectée, à de modestes adaptations près.

 

Les murs sont bardés de bois « Shou Sugi Ban », des planches de bois de Douglas, un bois local, brûlé en surface selon une technique traditionnelle japonaise, qui outre l’avantage d’améliorer sa durabilité, sa résistance aux insectes xylophages et aux champignons lignivores, offre un aspect sensuel, magnifique, pourtant dans une grande retenue de moyens - à l’image des tableaux de Pierre Soulage et son « noir lumière ». Des murs traités comme un fond de scène destiné à mettre en valeur les couleurs du végétal : le bâti cède la vedette au jardin et ses variations saisonnières. Des poteaux sont laissé en Douglas naturel, laissé à grisailler sans traitement.

 

Les menuiseries sont constituées d’acier, choisi pour sa finesse, et seront simplement peintes de gris anthracite.

 

Le tout est couvert de toitures-terrasses plantées, végétalisées de petites graminées, mélanges de ports érigés et de ports souples qui jouent avec le vent, un rapport au ciel mouvant. Le bon comportement thermique du bâti en régime méditerranéen est ainsi assuré, de même que la nécessaire retenue des eaux lors des fortes précipitations, 2 aspects essentiels dans un projet de construction de notre temps et dans notre région.

 

Ces toitures terrasses sont bordées d'un simple « ourlet » de zinc brillant, une ligne de lumière.


Le jardin

Les travaux sont l’occasion de rajeunir le jardin : l’ensemble des arbres de haute tige est conservé, de même que les massifs de bambous, mais certains arbustes (Lauriers roses, Coronilles, Troènes...) sont remplacés par des espèces plus typées, de jardin sec, et surtout plus variables selon les saisons : Savonnier, Lilas des Indes, Sauges, Myrthe.

 

Un jardin d’ombre, frais, intime, est créé au pied du frêne, dans l’enclos délimité par un paravent de poteaux de Douglas, en relation avec la salle de bains : on y trouve Hosta, Menthes, Verveines, Muguet du Japon.

 

La pergola est tout simplement couverte de Vigne, l’ombre et la gourmandise réunies.

 

C’est ainsi que 3 ambiances structurent le jardin repensé : le jardin sec, le jardin méditerranéen, le jardin d’ombre.